Voici quelques exemples de textes que j’ai traduits :
Première traduction en français d’une pièce de théâtre d’Enis Maci, Complices, chez L’Arche éditeur.
A découvrir en cliquant ici.
Traduction d’une pièce de théâtre d’Ewald Palmetshofer, Avant le lever du soleil, chez L’Arche éditeur.
A découvrir en cliquant ici.
Extrait du roman de Laura Freundenthaler, Die Königin schweigt, ©Droschl, Graz, 2017 (p.11-12)
Fannie, la « Reine », est une femme âgée, éprouvée par le destin, qui vit seule chez elle et se tait. « De certaines choses, on ne parle pas », lui disait son père. Le carnet que sa petite-fille lui a offert, afin qu’elle y note ses souvenirs, reste posé sur la table de chevet, sans qu’elle n’y touche. Dans ses rêves éveillés et durant ses nuits d’insomnie, Fannie ne peut toutefois refouler ses souvenirs ; les différentes périodes de la vie que Fannie a menée dans son petit village autrichien, depuis les années 1930 jusqu’aujourd’hui, repassent ainsi en mémoire sous forme d’une série d’images, de scénettes courtes et suggestives. L’extrait présenté se situe au début du roman.
Version française
Ses cheveux étaient blancs et le resteraient. Le tremblement ne partirait plus. Le téléphone sonnait, puis cessait à nouveau. Fannie regardait par la fenêtre, ouvrait et fermait les yeux, elle souhaitait une fois encore jouir d’un sommeil profond. Elle somnolait et voyageait dans le temps, était assise, petite fille, sur le sol dans la cour de la ferme située dans le creux du terrain. Le soleil brillait en répandant sa chaleur, il n’y avait pas un souffle de vent. La cour était fermée sur trois côtés. Le quatrième était constitué d’un grand portail qui restait ouvert. C’était l’été, le sol était chaud et sec, recouvert d’une fine couche de sable. Fannie y dessinait des vagues avec les doigts. Sur le banc adossé à la façade de la maison, la vieille Maigrelette était assise et sifflait doucement à chaque expiration. Le sifflement accompagnait les mouvements de vague des doigts de Fannie. Quand l’enfant levait les yeux, elle voyait les mollets de la Maigrelette tressaillir lorsqu’une mouche se posait sur la peau. Des vagues bleuâtres longeaient aussi les mollets. Fannie avait entendu quelque-chose d’autre derrière le sifflement. Elle posa un doigt plein de sable sur son menton et regarda autour d’elle. Un oiseau cria, puis se tut. Le bruit venait de l’étable, Fanny écoutait attentivement. D’alentour les bruits se superposèrent d’un coup à celui dans l’étable. Fannie percevait des frappements, un marteau dans le lointain, le mugissement d’un animal parvint assourdi dans la cour. De l’étable sortit une haute silhouette. Le père traversait la cour en direction de Fannie. Plus il s’approchait, plus il grandissait. Il resta debout à côté d’elle. L’enfant recula la tête et leva les yeux sur lui. Le père fit un signe de tête et l’appela par son nom : Fannette. Le père tendit une main comme s’il voulait saisir la tête de Fannie, elle sentait les doigts caresser l’air. Un cheveu épars se prit dans la main rêche, un tiraillement et une légère douleur, quand il se détacha du cuir chevelu de Fannie. Le père fit à nouveau un signe de tête et s’en alla vers le portail. Fannie voulait le suivre. À peine était-elle debout et avait-elle fait quelques pas qu’elle le vit disparaître derrière le portail, fut saisie sous les aisselles et soulevée. La vieille Maigrelette portait Fannie de nouveau à sa place. L’enfant se tourna et essaya de mordre la main qui la tenait. Fannie n’aimait pas la bonne chargée de la surveiller.
Version en allemand
Ihre Haare waren weiss und würden es bleiben. Das Zittern würde nicht mehr weggehen. Das Telefon läutete und hörte wieder auf. Fanny blickte zum Fenster, öffnete die Augen und schloss sie, wollte einmal wieder tief schlafen. Sie döste und trieb durch die Zeit, saß als kleines Mädchen auf dem Boden im Hof in der Senke. Die Sonne schien warm, und es war windstill. Der Hof war an drei Seiten abgeschlossen. Die vierte Seite nahm ein großes Tor ein, das offen stand. Es war Sommer, der Boden war fest und trocken, mit einer sandigen Schicht obendrauf. Darin malte Fanny mit den Fingern Wellen. Auf der Bank an der Hauswand saß die alte Hagerin und pfiff leise beim Ausatmen. Das Pfeifen begleitete die Wellenbewegungen von Fannys Finger. Wenn das Kind aufblickte, sah es die Waden der Hagerin, die zuckten, wenn eine Fliege sich auf der Haut niederließ. Bläuliche Wellen liefen auch über die Waden. Fanny hatte hinter dem Pfeifen noch etwas gehört. Sie legte einen sandigen Finger ans Kinn und blickte sich um. Ein Vogel schrie und war dann stumm. Das Geräusch war vom Stall gekommen, Fanny horchte. Von überall legten sich mit einem Mal die Geräusche über jenes im Stall. Fanny vernahm Schläge, ein Hämmern aus der Ferne, das Brüllen eines Tieres drang schwach bis in den Hof. Aus dem Stallgebäude trat eine hohe Gestalt. Der Vater kam über den Hof in Fannys Richtung. Je näher er kam, desto größer wurde er. Er blieb bei ihr stehen. Das Kind legte den Kopf zurück und schaute zu ihm hinauf. Der Vater nickte und nannte es beim Namen : Fannerl. Der Vater streckte eine Hand aus, als wollte er nach Fannys Kopf fassen, sie spürte die Finger durch die Luft streichen. Ein loses Haar verfing sich in der rauen Hand, ein Ziehen und ein kleiner Schmerz, als es sich aus Fannys Kopfhaut löste. Der Vater nickte noch einmal und ging weiter, auf das Tor zu. Fanny wollte ihm nachgehen. Sie war gerade aufgestanden und ein paar Schritte gegangen, als sie ihn durch das Tor verschwinden sah und von hinten unter den Achseln ergriffen und hochgehoben wurde. Die alte Hagerin trug Fanny wieder an ihren Platz. Das Kind wand sich und versuchte die Hand zu beißen, die es hielt. Fanny mochte die Magd nicht, die damit beauftragt war, sie zu bewachen.
Werner Fritsch, Nico – Sphinx aus Eis
Extrait du monologue de Werner Fritsch, Nico – Sphinx aus Eis, ©Suhrkamp Verlag, Frankfurt am Main, 2004, représenté pour la première fois sur la scène de la Sächsische Staatsoper à Dresden en 2005 :
Nico, de son vrai nom Christa Päffgen, est une célèbre chanteuse, compositrice et musicienne allemande. Elle a été célèbre pour avoir chanté dans le groupe The Velvet Underground produit par Andy Warhol. A son départ de la Factory, elle poursuivit une carrière solo. Dans le monologue, Werner Fritsch met en scène Nico en train de se raconter, en tentant de recréer l’univers poétique des chansons de Nico.
Version française
Tu la chantes comme un lézard Jim
qui perd sa queue saisie par la mort
Moi comme un paon
dont les ailes capturent le feu
incapable de voler de mes propres forces
je plane soudain au-dessus de moi
je m’étends soudain en-dessous de moi
et je crois tomber, tomber, tomber Jim
Connais-tu le conte du roitelet
tous les oiseaux se demandaient lequel
d’entre eux volerait le plus haut le roitelet pourtant
sur le dos de l’aigle sacré
vola quand l’aigle eut dépassé en hauteur tous les oiseaux
encore un coup d’aile plus haut Nico
Créature de the West is the best
Warhols Factory au-delà de la Hudson river
Sphinx de glace les ailes en pierre
Dans tout New York des affiches de moi
crinière blond platine comme celle d’Andy
Velvet Underground & Nico
Version en allemand
Du singst es wie eine Eidechse Jim
die ihren Schwanz verliert im Zugriff des Todes
Ich wie ein Pfauenauge
dessen Flügel Feuer fangen
unfähig zu fliegen aus eigener Kraft
schwebe ich plötzlich über mir
liege ich plötzlich unter mir
und glaube zu stürzen zu stürzen zu stürzen Jim
Kennst du das Märchen vom Zaunkönig
alle Vögel fragten sich wer
wohl am höchsten flöge der Zaunkönig jedoch
auf des mächtigen Adlers Rücken
flog als der Adler alle Vögel an Höhe übertroffen hatte
noch einen Flügelschlag höher Nico
Geschöpf aus the West is the best
Warhols Factory am jenseitigen Ufer des Hudson
die Sphinx aus Eis die Flügel Stein
Allüberall in New York Poster von mir
die Mähne platinblond wie die von Andy
Velvet Underground & Nico
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