Poèmes/collages d’Herta Müller

Dix poèmes/collages inédits de la prix Nobel 2009 Herta Müller, que j’ai traduits avec un commentaire, sont parus dans la revue L’Intranquille n°18 (Editions Atelier de l’agneau). Si l’oeuvre d’Herta Müller a été en grande partie traduite en français pour les romans et recueils de poésie, les recueils de poèmes-collages restent encore non traduits.
Cette traduction  permet au lecteur de découvrir un travail original, mêlant intrinsèquement texte et image. Les collages sont faits de mots découpés dans les journaux, mots souvent démembrés pour être recomposés et juxtaposés sous forme de poème visuel, de bribes récits, de fragments de prose poétique. Les poèmes-collages relèvent d’un véritable artisanat littéraire.
  C’est un travail de la matière, de la langue organique décomposée jusque dans ses moindres unités sémantiques, qui aboutit à la création-recréation de la langue par simple déplacement à partir de ce qui est déjà là. Le texte fait alors corps avec l’image. Celle-ci n’est pas une illustration ni un commentaire. Elle est elle-même le résultat d’un processus de  décomposition-recomposition. Le ton enfantin et badin des poèmes-collages, loin de consoler ou d’amuser le lecteur, renforce au contraire le sentiment d’étrangeté et d’angoisse né de la confrontation avec un monde devenu insaisissable.
Cette nouvelle collaboration avec cette revue de qualité me permet de diffuser la poésie contemporaine germanophone, et on en parle sur le web ici et .

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